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Plénière du Conseil de Développement : faciliter la levée d’obstacles et permettre les financements pour servir l’intérêt général

Les membres du Conseil de Développement de l’agglomération se sont réunis ce jeudi 13 avril en séance plénière en présence de Frédéric Masquelier, Président d'Estérel Côte d’Azur Agglomération et Maire de Saint-Raphaël ainsi que de Nicolas Bouzou, Président du Conseil de Développement. Ce rendez-vous a été l’occasion d'un point sur les travaux conduits par les six ateliers constitués (Sécurité, Social-Tourisme-Culture, Économie, Santé, Environnement, Mer) et de valider les projets à venir en vue de poursuivre le programme d’actions pour 2023.

Frédéric Masquelier a rappelé que « l’objectif est de dresser les perspectives pour le territoire avec des réalisations concrètes. Je souhaite pour la prochaine séance, traduire ces perspectives sous forme de délibérations qui seront présentées en Conseil communautaire. Il ne s’agit pas d’un rapport théorique mais de propositions à mettre en œuvre avec des moyens humains et financiers susceptibles d’être affectés. Après avoir dressé des perspectives, il s’agit d’avoir des applications pratiques et, forts de ces réalisations, nous pourrons alors mesurer l’intérêt et le succès du Conseil de Développement ».  L’économiste Nicolas Bouzou a ajouté, « je remercie les ateliers pour leur travail très dense. Si à notre échelle, nous pouvons apporter des débuts de solutions, ce sera bénéfique non seulement pour l’agglomération mais également pour notre pays ».

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Les membres de l’atelier Mer ont rappelé l’importance de remettre la Mer au centre des politiques de nos localités en raison du potentiel extraordinaire. 5 axes d’actions sont proposés : la création d’un service dédié à la mer au sein de la Communauté d’Agglomération ; l’organisation du « Printemps de la Mer » pour mobiliser les énergies et les esprits autour de ce patrimoine commun ; la mise en place de formations pour développer une compétence Mer ; des actions pour assurer une protection du milieu marin et l’établissement d’une cité de la Mer sur la Base Nature. Le « Printemps de la Mer » pourrait couvrir différentes dimensions comme les loisirs nautiques, la culture maritime, l’écologie et attirer les professionnels du nautisme. Les « formations qualifiantes » seraient axées autour des métiers de la mer et de l’eau, des démarches d’acculturation des enfants et des adolescents mais également des formations d’élus et de fonctionnaires de l’agglomération pour la bonne gestion de la mer et du littoral. « Plutôt que d’évoquer la mer d’une manière générale, il est intéressant de distinguer la mer en tant que telle, élément naturel qui participe à l’attractivité du territoire, et le volet valorisation des ressources maritimes », a conclu Frédéric Masquelier.

L’atelier Sécurité souhaite cibler les jeunes pour faire de la prévention. Grâce au passeport citoyen déjà existant sur la commune de Saint-Raphaël pour les élèves du primaire, l’idée est de continuer la démarche avec les élèves du collège et de pérenniser le sens du civisme. C’est un dispositif concret, facile à mettre en œuvre et destiné à éveiller la jeunesse à la vie citoyenne et à leur implication dans la cité. En lien étroit avec l’Éducation Nationale, le public reste à déterminer à savoir : un dispositif proposé soit à des jeunes volontaires soit à une classe ciblée. Par la découverte des institutions (forces de sécurité et de défense, communes, agglomération) mais aussi du monde associatif et de l’entreprise, les jeunes pourront découvrir la société. Plusieurs hypothèses sont évoquées : la création d’une gestion en régie par l’agglomération en lien avec les associations, le partenariat avec le Centre de Loisirs Jeunesse (CLJ) de la police nationale, la collaboration de l’éducation nationale… Une équipe est déjà en place avec deux animateurs du CLJ de la police nationale pour s’associer au projet même si des moyens humains supplémentaires seront nécessaires. Le volet armée-jeunesse est également évoqué avec une volonté de développer notamment les classes de Défense sur le territoire. « Il faut en effet faire connaître les institutions et les opportunités professionnelles qui en découlent. Des jeunes non diplômés peuvent aussi parfois faire carrière. Ce dispositif sera un moyen de créer du lien avec les forces de l’ordre ou encore avec l’armée. Je tiens à ce que ce dispositif soit aussi un engagement pris en partenariat avec les parents », précise Frédéric Masquelier. « Tout ce qui peut aller dans le sens d’une conscience citoyenne et tout ce qui peut amener les jeunes à mieux connaître les institutions et à les respecter est parfaitement pertinent au regard du climat social d’aujourd’hui. Il est formidable qu’au niveau local, on puisse donner une traduction concrète à ce qu’on appelle l’équilibre droit/devoir » explique quant à lui, Nicolas Bouzou. « Pour tout ce qui concerne les aides sociales au sein de l’agglomération, les valeurs seront notamment mises en avant, avec des systèmes de bourses aux plus méritants » ajoute Frédéric Masquelier.

L’atelier Environnement avait pour objet de réfléchir aux conséquences du dérèglement climatique sur le territoire, d’évaluer les adaptations et de proposer des pistes pragmatiques. Les investigations se sont portées sur l’agriculture, l’urbanisme et l’aménagement, le Plan Climat Air-Énergie Territorial. Plusieurs propositions de travail ont été évoquées : le Plan de résilience de l’espace urbain, le plan de développement d’une agriculture résiliente, le photovoltaïque, l’éducation de la population sur la prévention des risques. Quatre actions sont envisagées : deux enquêtes de satisfaction à réaliser auprès des habitants du territoire conduites par des cabinets spécialisés relatives aux travaux d’isolation thermique ou des unités de production d’énergie photovoltaïque ou solaire avec analyse des besoins ; inviter à réaliser un diagnostic énergétique avant travaux ; mise en place de dispositif d’aides financières et évaluer les coûts ; conception d’un guide pratique avec des conseils techniques, juridiques et financiers. Une clarification des 22 dispositifs d’aides financières existants mérite par ailleurs d’être engagée.

L’atelier Économie a mené une réflexion à la fois sur le sujet de l’industrialisation du territoire et, en lien avec les orientations du président relatives aux actions à conduire face au réchauffement climatique, sur la production et les économies d’énergie. Des opportunités naissent du changement climatique tel que le nucléaire. Il serait une solution pour mobiliser des milliers d’entreprises sur les vingt prochaines années. Pour pérenniser les entreprises locales, un état des lieux de la situation va être engagé par ailleurs pour voir les conditions de développement de celles-ci. La réflexion a aussi porté sur la mise à disposition d’hébergements pour les ingénieurs mais également sur la création de pépinières d’entreprises locales afin de permettre la fertilisation croisée des différents acteurs économiques. « Je milite beaucoup pour la réindustrialisation de la France et le cas du nucléaire est la parfaite illustration d’une action complémentaire à l’industrie car il génère en effet des besoins de service en matière d'ingénierie et de maintenance », a déclaré l’économiste Nicolas Bouzou.

Pour l’atelier Social-Tourisme-Culture, les travaux ont débuté avec l’idée première de « mettre le citoyen au cœur de la réflexion ». Plusieurs propositions ont émergé avec des notes de réflexion. Pour la culture, la création d’un site vitrine est évoquée tout en préservant les stratégies de l’ensemble des communes. Dans le domaine du Tourisme, afin de favoriser les déplacements doux, la sécurisation des parkings pour les vélos est retenue. Le développement des caissons à vélos est alors proposé. L’hébergement des jeunes travailleurs a retenu toute l’attention de l’atelier pour le volet social. La complémentarité des logements étudiants avec ceux des saisonniers est un axe de réflexion qui est apparu intéressant et permettra, dans le même temps aux jeunes, de rester sur la région et de préserver la sociologie du territoire. Pour Frédéric Masquelier, « La programmation culturelle mutualisée aura sûrement un sens pour les événements majeurs mais sur les événements mineurs, le dispositif sera plus difficile : trop d’information peut noyer l’information ».

L’atelier Santé a identifié de nombreux problèmes dont le défaut cruel de médecins généralistes avec une pénurie identifiée de spécialistes en particulier les pneumologues, les neurologues, les radiologues et les endocrinologues. Dans le domaine de l’imagerie médicale, malgré le service de médecine nucléaire digne de ce nom au Centre Hospitalier Intercommunal de Fréjus Saint-Raphaël, il parait difficile de faire venir de jeunes médecins en l’absence de PETSCAN qui représente l’imagerie du futur dans de nombreux domaine notamment l’oncologie et la neurologie. Par ailleurs, contrairement à certains de nos partenaires européens, notre législation ne nous permet pas d’ouvrir des facultés de médecine privées. Pour favoriser l’attractivité de notre territoire et l’installation de jeunes médecins, plusieurs voies ont été identifiées : la réhabilitation de l’internat, les aides à l’installation de jeunes médecins mais également des paramédicaux et notamment les logements sur une durée déterminée (caution, avances de frais…), aide à l’installation des conjoints, formations d’assistants médicaux, préparation dans les lycées aux métiers médicaux et paramédicaux, formations à la prévention, développement des centres de santé. Les contraintes administratives de l’exercice en libéral apparaissent aussi dissuasives. Avec le soutien du conseil de l’ordre et de la Communauté d’Agglomération, l’installation en mode libéral pourrait être facilitée. Enfin, l’utilisation de mallettes médicales est envisagée pour des consultations dans l’arrière-pays. Compte-tenu des contraintes budgétaires et l’absence d’infrastructures adaptées, l’atelier s’est positionné sur deux actions : un guide de promotion et de présentation des opportunités d’installations sur notre territoire à l’attention des médecins avec un volet qualité de vie (sport, culture, services…) et un volet environnement médical. Ce guide serait destiné à cibler les jeunes médecins en fin d’études généralistes ou spécialistes. Des actions pourraient aussi être menées lors de l’organisation de congrès sur de grands sujets entrant dans le cadre de la formation continue. L’atout touristique de notre région pourrait être valorisée au corps médical via leur propres réseaux d’information. « L’un des sujets principaux est le manque d’attractivité du territoire pour la médecine de ville. L’engorgement de l’hôpital est notamment lié au fait qu’il y a un sous-dimensionnement de la médecine de ville. C’est un problème majeur et je suis persuadé que l’exercice collectif résout un certain nombre de problèmes » déclare Nicolas Bouzou. « Il faut donner plus de liberté, laisser les initiatives à l’échelle d’une collectivité pour ne pas entraver un système déjà extrêmement complexe avec un appareil totalement bloqué qui n’avance qu’à coup de crises et ce n’est qu’au bord de la rupture que l’on trouve des solutions au lieu de prendre le temps de sortir des schémas habituels ».

 

© photos : Estérel Côte d'Azur Agglomération - Christine Delville