Risques, enjeux et vulnérabilité sur le littoral
Le territoire Estérel Côte d'Azur Agglomération est caractérisé par un littoral de 51 km, réparti sur les communes de Fréjus, Roquebrune-sur-Argens et Saint-Raphaël.
Le littoral d'Estérel Côte d'Azur Agglomération
La bande littorale est soumise à des risques naturels côtiers accentués par une forte urbanisation des sols. Face aux risques liés au changement climatique (submersion marine, érosion du trait de côte…), la vulnérabilité des personnes et des biens s’est accentuée ces dernières années.
› L’histoire géologique du littoral
La morphologie des paysages côtiers actuels a été façonnée au cours d’une longue histoire géologique pendant laquelle se sont succédé des modifications du climat de la terre. Les roches continentales ont été érodées et les matériaux résultants ont été apportés par les fleuves vers la mer. Les successions des périodes glaciaires et interglaciaires au cours du Quaternaire (depuis 20 000 ans) ont entraîné une fluctuation importante du niveau de la mer. Ainsi, il y a 18 000 ans, lors du dernier épisode dit « maximum glaciaire », le niveau de la mer était environ cent vingt mètres plus bas que celui d’aujourd’hui. Depuis, la remontée progressive du niveau de la mer a remanié les sédiments, sables, graviers et galets, pour construire des plages sur les côtes basses et a raboté les massifs rocheux contribuant à l’érosion des falaises côtières.
› Les effets du changement climatique
Aujourd’hui, l’exposition du littoral aux risques littoraux, érosion côtière et submersion marine, augmente en raison du changement climatique avec l’augmentation du niveau marin et des enjeux qui s’y sont développés. Ceci dans un contexte de pénurie sédimentaire, où les fleuves côtiers apportent moins, voire plus, de sédiments sableux au littoral. Et enfin en raison de la montée du niveau de la mer en conséquence du réchauffement climatique global.
› Le suivi du littoral par Estérel Côte d’Azur Agglomération
Dans ce contexte, Estérel Côte d’Azur Agglomération réalise un suivi régulier de la bande côtière, au travers notamment de relevés topographiques, bathymétriques, biocénotiques et de la position du trait de côte. Vous pouvez trouver une représentation de ces études au travers du lien suivant.
Comprendre et prévenir les risques littoraux
› L'érosion côtière
L’érosion côtière se définit comme la perte graduelle de matériaux qui entraîne le recul de la côte et l’abaissement du relief. Il résulte des effets combinés de la marée, de la houle et des courants induits, des vents et des processus continentaux (par exemple pluie, ruissellement, gel…). Ce phénomène naturel peut toucher tout type de littoral (sableux, vaseux, rocheux), sur notre territoire il concerne uniquement la côte sableuse.
Il est important d’analyser ce phénomène à long terme, car la côte sableuse est un environnement extrêmement dynamique. En effet, une érosion accrue est visible en hiver. A cette période, les houles sont généralement plus fortes et les tempêtes sont plus fréquentes. Les sédiments sont ainsi naturellement envoyés dans les petits fonds. Au début de la phase estivale, les petites houles ramènent le sable sur la partie terrestre, permettant une reconstruction naturelle des plages.
Plage du Pacha – décembre 2019
Plage du pacha – mars 2023
› La submersion marine
La submersion marine est une inondation temporaire de la zone côtière par la mer dans des conditions météorologiques et marégraphiques sévères. Autrement dit, il s’agit d’un phénomène naturel, principalement lié aux conditions de marée, d’états de mer (houles et vagues), de vent et de pression atmosphérique, qui se définit comme l’inondation temporaire ou définitive de la zone côtière par la mer. La submersion marine intervient selon 3 modes : par rupture d’ouvrages ou de cordons dunaires, par débordement (surverse) ou par franchissement de paquets de mer. Elle est souvent temporaire lors de tempêtes, mais parfois définitive si la topographie est modifiée par surélévation du niveau moyen de la mer ou par l’affaissement de terrains en bordure littorale. Dans ce cas, elle se traduit par un recul du trait de côte.
Explication du schéma ci-dessus : Le niveau moyen du plan d’eau (ou niveau statique) lors d’une tempête résulte de la contribution de la surcote atmosphérique, de la surcote des vagues et de la marée. Elle est de type semi-diurne en France métropolitaine (2 cycles de pleine mer et basse mer par jour). La différence de hauteur entre une pleine mer et une basse mer, appelée le marnage, peut atteindre plusieurs dizaines de centimètres sur notre territoire. Les données marégraphiques les plus proches sont enregistrées au marégraphe de Port Ferréol à Roquebrune-sur-Argens.
Enfin, le niveau instantané du plan d’eau dépendra du jet-de-rive (swash), c’est-à-dire le flux et le reflux des vagues sur l’estran. On appelle runup la cote maximale atteinte par la mer au-dessus d’un niveau de référence (ex. le zéro hydrographique).
Le risque de submersion marine est réglementée sur le territoire au travers du Porter-à-Connaissance (PAC) submersion marine du Var de 2019. Ce document cartographie des zones d’ennoiement à l’horizon 2100 (niveau statique) avec des réglementations associées. Il est visualisable sur le site de la préfecture du var.