Ouvert au public ce samedi 2 août 2025, l’Épi Diana s’offre une nouvelle vie et accueille désormais promeneurs, curieux et amoureux du littoral sur un espace entièrement réaménagé, végétalisé et tourné vers la mer.
À Saint-Raphaël, l’Épi Diana se réinvente. Vestige du début des années 1970 et ouvrage emblématique du front de mer, cette digue côtière située sur la plage du Veillat fait l’objet d’une requalification ambitieuse, pilotée par Estérel Côte d’Azur Agglomération dans le cadre de sa compétence GEMAPI (Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations). À l’époque du grand réaménagement du bord de mer que tous les anciens raphaëlois nommaient « la Casquette », cet ouvrage de génie civil réalisé initialement pour lutter contre l’érosion côtière, assurait la préservation de la plage en freinant notamment les effets des courants marins. Simple structure technique partiellement submersible lors de fortes houles, le public s’est dans le même temps approprié l’Épi Diana comme lieu de promenade, d’observation ou de pêche.
Un ouvrage technique devenu espace public Longtemps rallongé au fil des décennies pour renforcer la protection du littoral, l’Épi Diana présentait des signes évidents de vieillissement : profil plongeant, dégradations liées à la houle, instabilité de l’extrémité. Le projet très qualitatif a su convaincre les services de l’État (DDTM et ABF) de permettre la restauration de l’ouvrage dans le respect de son emprise d’origine et des exigences environnementales.
Historiquement constitué d'enrochements apparents, l’épi Diana s’apparentait à un ouvrage de protection rigide, hérité des logiques d’aménagement des années 1970. Sa transformation illustre aujourd’hui un changement de paradigme : celui d’un littoral pensé comme un espace partagé, à la fois protégé, végétalisé et ouvert aux usages doux, dans le respect des équilibres écologiques. Sa structure immergée a été entièrement repensée : les talus ont été redressés, les blocs rocheux redimensionnés, une dalle de frottement et un mur chasse-houle ont été intégrés, offrant à l’Épi Diana une nouvelle robustesse face aux aléas marins.
Une promenade-belvédère tournée vers la mer Plus qu’un ouvrage de protection, l’Épi Diana devient un véritable lieu de vie, de contemplation et de flânerie. Dans sa partie émergée, il se mue en promenade-belvédère, avec deux cheminements distincts (haut et bas), ponctués d’un alignement de palmiers. Cet aménagement végétalisé s’ouvre à la fois sur la rade et sur la façade littorale urbaine, offrant une vue unique sur l’île du Lion de mer. À l’extrémité sud, une plateforme panoramique à 360° marque l’aboutissement du parcours. Jardinières, assises, solariums, platelage bois et revêtement béton « ruban » viennent compléter cette expérience urbaine en bord de mer.
Un chantier exemplaire Les travaux se sont déroulés sur une période totale de neuf mois : six mois pour les ouvrages maritimes et trois mois pour les aménagements de surface. Une palette végétale littorale adaptée à des conditions extrêmes a été sélectionnée, notamment une essence de palmier capable de résister aux embruns. À noter que les aménagements aux abords de l’Épi Diana seront achevés en basse saison, à l’automne.
Chiffres clés du projet
Le projet représente une emprise au sol de plus de 5 000 m². Il a mobilisé un investissement total de 3,7 M€ TTC, financé par Estérel Côte d’Azur Agglomération via le budget GEMAPI. Les travaux de génie civil maritime, réalisés entre octobre 2024 et mars 2025, ont coûté 2,6 M€TTC. Ils ont permis la réfection complète de la structure immergée, avec un mur chasse-houle culminant à 3,40 m au-dessus du niveau de la mer. Les aménagements de surface, engagés en mai 2025 et temporairement interrompus en été, s’élèvent à 1,1 M€ TTC, incluant 790 k€ pour les revêtements, 90 k€ pour les plantations, 140 k€ pour l’éclairage et 95 k€ pour les garde-corps.
L’Épi Diana incarne aujourd’hui une nouvelle ambition pour le littoral de Saint-Raphaël : conjuguer protection, esthétique et qualité de vie. Il devient un maillon fort de la Promenade des Bains, au service des habitants comme des visiteurs.
© photo : Agence Guillermin/A&TU